La déchéance!

Augure lança un drôle de regard à Carter.

- Quitter la ville? La ville, tu parles de Seattle Center, c’est ça? Pas la Métroplexe?

Une note de panique était apparue dans sa voix. Elle enleva ses jambes du tableau de bord et fixa Carter en reprenant soudainement son calme.

- Hahahahaha! Si tu veux sortir de la Métroplexe, tu n’imagines quand même pas que nous allons passer les douanes? J’ai plusieurs implants illégaux, et toi, à tu seulement un SIN?

Elle reprit la bouteille de Whisky et avala une bonne rasade, pour se calmer. Naturellement, elle était stressée de quitter Downtown, mais elle ne voulait pas que Carter le remarque. Elle enleva son imperméable, et pris sa bourse dans ses mains. Elle en sortie un t-shirt noir. Elle enleva son haut de bikini et enfila le t-shirt.

- De toute façons, je ne peux pas m'absenté ainsi pendant longtemps. Et sortir de la Métroplexe pour ton petit voyage de plaisance et ensuite revenir risque de prendre beaucoup de temps.

Reprenant encore du Whisky, elle remarqua qu’elle recommençait à être étourdie. Elle déposa tranquillement la bouteille entre les jambes de Carter et laissa sa main sur la cuisse de ce dernier.

- Où est ce que nous allons, au fait?!

Carter se dirigeait toujours vers les sorties de seattle.

- J'ai un Sin, ne t inquietes pas pour ça...

Il pianota sur le clavier de l'ordinateur de bord de son van.

- Près à dormir à la belle étoile ? C'est sur que là ou on va ca risque de te changer du comfort de la ville...

Carter disait ca, mais à l'exterieur comme à l'interieur de seattle, c'était strictement la même histoire. La même merde partout.
Il la regarda avec amusement se changer. Boire et déposer la bouteille entre ses cuisses. Cela lui fit cependant moins d'effet que de sentir le contact de sa main sur son pantalon.

- On va voir un vieil ami à moi. J'ai affaire avec lui. Daniel Kellerman... Il n'habite pas loin de seattle, a peine a quattre heures de routes en appuyant un peu... Son truc à lui c'est les lacs, les forets et les sentiers perdus.

Il prit la main de Augure dans la sienne. Il porta a ses lèvres ses doigts qu'il baisa longuement. Puis, il la regarda, pour la premiere fois, il avait laissé tombé les masques et les murs de défense. Il la regardait avec ses propres yeux. Sans suspitions... Un sourire franc se dessinait sur ses lèvres.

- Mais d'où tu viens toi ?...

Augure commençait à paniquer. Elle arrivait à se contrôler, mais ne pouvait s’empêcher de tourner frénétiquement une mèche de cheveux entre ses doigts. Elle commençait à avoir chaud aussi.

- Ca ne change rien au fait que si on nous fouille, moi je ne passerai pas, et tes joujoux dans ton coffre à gant non plus…

Elle baissa la vitre, heureuse de sentir une brise sur son visage. Lorsqu’il lui posa la question sur son passé, elle le regarda dans les yeux. Son regard était triste.

- Je suis née à Tir Tairngir…

Ce faire fouiller... Carter, aimer cette idée là

-Tu n'aimes pas jouer avec le feu ?

Quand elle le regarda d'un air triste, les cheveux aux vents il se sentit quitter ce monde. Cela n'allait pas, il détourna le regard. Quand, il lui fit face de nouveau il etait redevenu une ombre.

Tir Tairngir... Ce monde là Carter ne le connaissait pas. Il n'y était jamais allé, tout ce qu'il savait sur cette zone de la carte c'était les nombreuses légendes qui véhiculaient dans les rues de seattle. Mais un chose était sur, c'est que là bas, si tu n'étais pas conforme à l'idéologie du coin, tu devais en baver des vertes et des pas mures.

- Cela à du être dur...

Cela faisait maintenant une heure qu'ils roulaient. Carter n'avait pas ouvrir la bouche depuis plus d'un quart d'heure, toujours mal à l'aise.
Il attrapa la bouteille entre ses jambes et bu un coup. Il tendit l'acool dans la direction de Augure.

- Moi, je viens d'un vieux bled pourrit. Je ne me rappelle même plus du nom qu'il portait. Y avait quoi, une dizaine de famille qui y vivaient.
Un jour j'avais même pas 13 ans, qu'une bande de runner est venue visiter la maison familliale. Mes Parents, ma soeur... Ils ont tous été tué. Et moi, je suis juste devenu runner pour les retrouvers et les tués tous. Mais une fois que c'est fait, crois moi, on se demande ce qui ce passe pour nous ensuite... Et la réponse c'est rien. Y ce passe strictement rien....

Carter s'arreta là. Le temps qu'il percute de quoi il parlait, il en avait deja trop dit. Il se demandait pourquoi, il avait eu besoin de parler de ça. C'était la premiere fois qu'il parlait, même un peu, de son passé.

- Désolé. L'alcool me monte à la tête apparement.

Cette femme décidement, le faisait completement disjoncter.

Augure retenue un petit rire. L’histoire de Carter était triste, bien sur, mais c’était arrivé à tellement de gens. Quelqu’un devrait ouvrir un club de mes-parents-on-été-buter anonyme.

- Je comprends, c’est difficile perdre ses parents. Les miens se sont suicidés.

Elle n’avait pas beaucoup parlé pendant le trajet elle aussi. L’alcool commençait enfin à faire moins effet, elle était lasse d’être ivre.

- C’est qui l’homme que tu dois aller voir? Et pourquoi?

- Tu verras quand on y sera.

Voir augure se trémousser pour ne pas rire, l'avait legerement rendu amer sans qu'il ne s'en rende lui meme compte.

- C'est un bon jour pour aller le voir... c'est tout.

Il commencait à éttoufer dans cette ville crasseuse, il fallait qu'il prenne le large, meme si ce n'etait que quelques heures. Cela était la principale raison pour laquelle il voulait quitter seattle. La seconde etait trop personnelle pour qu'il lui en parle.

- Et qu'est ce qui t es arrivée ? pour que tu arrêtes de courir avec les ombres ? Tu as perdu ton fiancé dans une run ?

Le ton de Carter etait legerement narcissique. Mais il ne le fit pas consciement. C'était le reflexe d'un vieux loup...

- C'est assez rare, de voir quelqu'un fuir ce milieu là. Surtout quand il atteind ton niveau...

- Atteint mon niveau? Ton ami Goldmos est d’un niveau beaucoup haut que celui que j’avais lorsque j’ai arrêté d’être shadowrunner. Mais de toute façons, je ne l’ai pas quitté, je travaille encore dans cette merde, mais d’une façon différente.

Elle soupira longuement, non parce qu’elle était impatiente mais seulement pour oxygéner comme il faut son cerveau, ramollie par les dernières traces d’alcool.

- J’ai arrêté d’être coureuse des ombres parce que j’avais la possibilité de gagner plus d’argent en devenant arrangeuse, tout simplement. Mais aussi parce que j'ai un talent inné dans ce domaine. J'ai toujours eu plus de facilité à faire chanter les gens qu'à courir à gauche et à droite pour accomplir le bon vouloir d'un Johnson. Et je n’ai jamais eu de fiancé. Pour être franche, je n’ai jamais eu d’amoureux.

Elle se retourna vers Carter et lui lança un clin d’œil en souriant. Puis elle éclata de rire.

Carter souria, il repondit du tac au tac.

- Ca veut dire que je vais être le premier à te supporter dans l'intimité ? HOula quelle aubaine...

Il avait toujours eu du mal avec les femmes. Maintenant, on comprenait pourquoi.

- J'imagine, qu'apres tout, on a tous nos petites facilitées... Moi, je suis moins subtil que toi apparement.

Il ne restait maintenant plus beaucoup de temps avant qu'ils ne passent les contrôles. Il jetta un coup d'oeil derriere, espérant ne pas y trouver trop de désordre et de taches de sang. Coup de bol, c'était impécable.
Il détendit ses muscles.

- Et moi ? tu me fais confiance ? Mais bon, pour vouloir passer les controles avec un type qu'on a rencontré y a meme pas 2 semaines, faut sacrément avoir confiance... Ou sinon gelé du cerveau.

Tout en conduisant, il enleva sa veste. Se rappelant, qu'elle devait être tachée après avoir mit la raclée à deux merdeux d'une gang un peu plutôt. Il reprit.

- J'ai comme l'impression que tu es tombée amoureuse de moi...

- J’ai déjà entendu cette phrase : l’amour c’est la victoire de l’imagination sur l’intelligence. Je trouve que c’est la vérité.

Elle ne savait pas quoi dire. Qu’est ce qu’elle pourrait dire de toute façon? L’aimait-elle vraiment? Elle ne connaissait pas ce sentiment, alors elle avait de la difficulté à l’identifier.

- Je ne t’aime pas…

Elle garda le silence un moment.

- Ce que je veux dire c’est… Tu imagines pour un être comme moi comment cela peut être difficile de…

Elle détourna le regard vers la fenêtre.

- C’est vrai qu’on ne se connaît pas depuis très longtemps. Mais lorsque je suis à tes côtés je…

Son regard devint sérieux, presque frustré. Elle n’arrivait pas à parler. Ce qu’elle aurait aimé lui dire c’est qu’elle aimait être à ses cotés. Qu’elle se sentait en sécurité. Qu’elle avait l’impression d’être différente, d’être libre, heureuse. Qu’elle aimait son caractère d’enfoiré, son authenticité, sa franchise envers elle. Elle s’alluma une cigarette.

- Si l’amour est la victoire de l’imagination sur l’intelligence… je peux te dire que je suis une idiote…

Carter s'arreta sur le bas côté. Il éteignit même le moteur, il se pencha vers elle, l'entoura de ses bras, ni de facon brutale ou même trop tendre... Juste tendrement. Il approcha ses lèvres des siennes et l'embrassa. Pour la première fois de sa vie, il ne se cachait pas. Avec ce baisé là, il lui donnait tout. Mais, il doutait qu'elle s'apercoive de la différence. Il la relacha et remit le contact relancant le van sur la route. Finalement, son âme qu'il avait mise en jeu, elle avait su la trouver.

- Moi par contre, je t'aime

Dit il ironique. Il ne savait pas où cette relation allait l'amener. Quelque part, il avait peur de cette inconnue. Jusqu'a présent, il écumait les rues à la recherche d'assez de nuyens pour vivre riche. La planête, la magie, la pollution, les coorporations, lui s'en foutait éperdument. Il n'était qu'un assassin comme un autre, planqué dans une ville de merde à attendre le bon moment. Il ne conaissait pas la demi mesure et ne demandais pas à la connaitre. Il vivait de maniere à ne rien avoir a regretter.

- Qui c'est ce con qui me met les pleins phares dans la gueule!

Fit il pour parler d'autre chose. Il n'aimait pas les inconnues encore moins les changements.

Augure le regarda avec un air perplexe. Lorsqu’il l’embrassa, elle le laissa faire, mais était un peu tendue. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui lâche la fameuse phrase qui était tabou pour elle. Lorsque la voiture redémarra, elle retourna la tête pour le regarder.

- Tu n’as vraiment rien compris à ce que j’ai dit?

Elle ne pouvait s’empêcher de sourire, elle avait encore plus chaud. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, mais elle s’en doutait bien.

- Tu es vraiment un enfoiré!

Souriant toujours en le disant, elle n’avait pas l’air fâchée. En fait, elle ne s’avait tout simplement pas quoi dire, elle était déstabilisé. Elle se pencha vers Carter pour respirer son odeur et déposa un baiser sur son cou.

- Mais déjà que tu me fais quitter la ville, dit moi au moins qui est l’homme que nous allons voir.

- Le problème, minet, c’est que j’ai un corps de femme, et non celui d’une petite vierge de 13 ans. Mais ne t’inquiète pas, je sais faire parler les gens. Le charisme, ce n’est pas seulement la beauté et l’apparence, c’est surtout une question d’attitude et d’aptitude.

Elle regarda le paysage de la ville défiler un instant.

- Si j’avais su, j’aurais amené des vêtements de rechange. Il faudrait arrêter dans un magasin, il me faut une brosse à dent.

Elle jeta un coup d’œil à la bouteille de whisky, il n’en restait presque plus. Ils avaient bu deux bouteilles, de quoi leur abimer le foie pour le mois à venir, pensa t'elle.

- Mais si j’avais vraiment su, nous aurions pu utiliser un moyen de transport beaucoup plus pratique. Il n’y a que deux endroits où je me sens bien dans ce monde, le premier c’est mon douillet Red Ribbons, le second, c’est le ciel.

Se retournant vers la fenêtre, elle regarda ce ciel qu’elle aimait temps. Puis son téléphone sonna. Elle fit signe à Carter de ce taire, et pris un ton sérieux mais charmant. Elle parlait visiblement avec un Johnson. L’appelle dura environs 5 minutes, où elle écoutait plus qu’elle ne parlait. Elle assura à son interlocuteur qu’elle trouverait une équipe adéquate pour le travail dans moins de 24 heures. Ensuite elle raccrocha.

- Bon, le boulot. Désolé, je vais devoir me concentrer un moment, heureusement que j’ai toujours mes fiches de contact dans ma mémoire interne.

Son regard devint perdu alors qu’elle regardait avec ses yeux cybernétiques (image link) les fiches des shadowrunner avec qui elle faisait affaire. Elle était plongé dans ses fichiers, ne prêtant plus attention ni à Carter, ni à ce qui se passait autour. Elle pouvait se le permettre, elle savait que Carter était à ses cotés et qu’il veillerait sur elle si quelque chose arrivait. Après quelques minutes, elle ferma les yeux.

Carter roulait toujours. Il trouvait qu'Augure était bien sophistiquée *une brosse à dent...* Pour quelqu'un qui vivait dans la rue, ce genre de considération était plutot secondaire.

La nuit était belle ce soir. Le ronronnement du moteur le relaxait pendant qu'elle discutait boulot. Bientot, ils arrivèrent à la sortie de Seattle. Il y avait une file d'au moins 100 voitures qui attendaient de passer. Carter attendit son tour. Etonnement, le douanier ne leur demanda rien. Il les regarda et leur dit que c'était bon. Il fut surpris, en général, les contrôles il en loupait pas un. Peut être etait ce parce qu'il était accompagné...
Mais sa joie fut de courte durée. 500 mêtres plus loin, la douane volante les rattrapa et le forca à se ranger sur le bas côté.
Un ork descendit de la voiture de flics, une lampe torche à la main, qu'il braqua sur le visage de carter

- Papier s'il vous plait !

Il fouilla dans sa veste et sortit un SIN, l'ork le lui arracha des mains et controla.

- Louis Carter Kellerman ?

- C'est moi même...

- Puis je savoir le but du voyage ?

- Affaires, je dois me rendre dans le village de Ashford demain matin, il y a une brocante que je ne dois pas louper. Il parait qu'un vieil indien va y vendre une des flèches de Medecine man...

Carter était identifié en tant que Antiquaire et des brocantes, il y en avait partout dans tout les petits village de cette région, rien d'anormal...

L'ork fit grincer ses dents.

- Et la femme qui dort qui est elle ?

Carter se retourna vers Augure. Tout en s'adressant au flic.

- C'est ma... secretaire... personnelle...

il se retourna vers lui en lui faisant un clin d'oeil. L'ork souria laidement, de toute facon, quoi qu'il fasse il était moche comme un cul! Il rendit à carter son SIN

- C'est bon dégagez!

Carter s'élança de nouveau sur la route. Plus que 4 heures de routes...
Pendant le trajet, il regardait Augure du coin de l'oeil. Il pianota de nouveau sur le clavier de l'ordinateur de bord.

- Tu as déja vu le mont Rainier ?

- Non, je ne suis jamais sortie de Seattle depuis que j’ai quitté le Tir, et j’avais fait le trajet en avion. J’ai dormis longtemps?

Elle allongea ses jambes et ses bras, s’étirant longuement. Elle jeta un coup d’œil par la fenêtre, le paysage était plus beau que celui de la métroplexe.

- J’ai faim.

Prenant son téléphone, elle entreprit d’appeler les shadowrunners qu’elle avait choisis pour le travail du Johnson. Ils seraient cinq, trois spécialiste en infiltration, un mage et un decker. Ensuite elle fit quelques autres appelle, où elle ne parlait que du beau temps et de chose futile de ce genre. Mais elle devait le faire, des contacts, ca demandait de l’attention pour les garder.

Carter s'arreta à la premiere station service qu'il croisa. Sur les routes qu'ils allaient prendre, plutôt désertiques il n'y en aurait pas.
Il alla se garer dans le parking. Juste à côté de la station essence, il y avait un resto. C'était pas le genre 3 étoiles, mais un steak frite lui conviendrait parfaitement.

Il ouvrit la porte d'entrée en l'honneur d'Augure, une fois qu'elle fut passée devant, il regarda les grands panneaux derriere le comptoir. Il y avait là une dizaine de sandwitchs différents, des boissons et meme des désserts. Il fut soulagé de voir qu'ils proposaient aussi des morceaux de viande.

Il se commanda un steak avec une bierre.

- Qu'est ce que tu veux ?

Le temps qu'elle ait finit sa conversation télephonique, il décida d'aller mettre un peu d'essence dans le van. Il laissa sur le comptoir un crédit tube. Et partit en direction du van.

Elle éloigna sa bouche du téléphone.

- La même chose. De la bonne viande va me redonner des forces. Mais du thé à la place de la bière.

Et recommença à parler. La vie de fixer était parfois très ennuyante pour certain, mais elle n’avait pas le choix et de toute façons aimait parler à ses contacts. Les amadouer, les charmers, s'assurer leur bon vouloir, elle en retirait une impression de puissance. Lorsqu’enfin elle finit ses appelles, la nourriture était prête. Elle s’installa à une petite table, loin des autres clients, et attendit Carter.

Carter arriva quelques secondes plus tard. Il s'installa et commenca par manger. Apres quelques bouchées, il se mit à penser, y avait un truc qu'il voulait éclaircir avec Augure.

- Ce Simus Rainhart... Comment tu l'as connue ?

Non pas qu'il n'arrivait pas à digérer le fait qu'elle avait été son amante. Cela, il s'en fichait... enfin, pas vraiment, mais cela passait bien après le fait qu'il voulait en savoir le plus possible sur le type qui lui avait fait exploser son squatt.

- Il était bon ?

Il bu sa bierre, essaya de se détendre en avalant un morceau de viande. Mais décidément cette histoire lui trottait dans la tête et il n'arrivait pas à s'en débarasser. Comment se faisait il qu'un type comme lui avec les moyens dont il disposait... comment se faisait il qu'un type comme lui ai abandonné la chasse du jour au lendemain... juste pour une goutte de sang. Il n'arrivait pas a encaisser cet affront, ni a comprendre la logique. Lui, quand il tenait un mec par les couilles comme Simus les lui tenait, il s'arrangeait pour faire danser sa cible avant de l'achever lentement...

- Je les connu… un peu comme toi. Il était venu me poser des questions, ensuite on s’est revue plusieurs fois, il a fait quelques travaux pour moi.

Elle était un peu mal à l’aise de parler de Simus à Carter. Elle n’avait jamais aimer Simus, il n’était qu’un toutou pour elle et elle ne voulait pas que Carter croit qu’il était un toutou comme Simus l’avait été.

- Il était et doit encore être un mercenaire très bon. Très professionnel, un peu imbu de lui-même… que dis-je, très imbu de lui-même. Mais lorsqu’on lui confiait un travail, les résultats était là.

Augure commença à manger à son tour, elle qui était habitué à de la bonne nourriture, elle recracha immédiatement le morceau qu’elle avait dans la bouche.

- C’est dégoutant. Lorsqu’on rentreras à Seattle, je te ferai goûter un vrai steak.

Elle prit une gorger de thé, trop sucré, mais le goût sirupeux cachait celui des produits synthétique. Elle poussa son assiette plus loin sur la table avec un air de dégout. Elle vida le reste de son thé d’un trait et s’alluma une cigarette.

- Ce que j’attends de toi? Rien, vraiment… je n’attends rien de toi. Et c’est justement la preuve de l’affection que je dois te porter. Habituellement, je m’attends à ce que les gens m’aime, m’obéisse, m’admire, me craigne, me supplie. Mais je crois que ce créer des attentes, c’est la meilleure façon d’être déçu un jour ou l’autre, alors je ne m’attends à rien de ta part, sinon de me donner signe de vie de temps en temps.

Elle finit sa phrase avec un sourire triste, comme si elle aurait préféré elle aussi que les choses soit plus simple, que Carter l’envoie promener. S’il n’était pas entré dans mon bar ce soir là, tout aurait été tellement plus simple, pensa-t-elle.

- Ouais…

Elle avait l’air encore plus triste.

Elle suivit Carter à l’extérieur après avoir fait un tour à la salle de bain. La pièce était aussi dégoutante que la nourriture qu’on trouvait dans cet établissement. Elle se lava soigneusement les mains. Lorsqu’elle entra dans la voiture, son visage exprimait de nouveau du bonheur, ses yeux était pétillant, son sourire avait un pli cruel.

- Je crois que c’est une malédiction. Nous sommes deux êtres solitaires, deux enfoirés qui détestent les jolis petits sentiments, mais voilà qu'on est prisonnier de… enfin, désolé, je divague…

Elle se pencha pour l’embrasser.

- Allons, j’ai hâte d’arriver, pour pouvoir partir…

Carter ne voulait plus parler de ça. Il ne dit rien, enfin, il ne put tout de même s'empecher de souligner apres qu'elle l'ait embrassé.

- Tu as un gout de fraise et de menthe...

Il fit vombrir le moteur en direction du mont rainier et du village de Ashford. Les heures passèrent et bientôt, ils virent les toits du petit village installés dans une vallée. Il prit un chemin de terre juste avant l'entrée. Il s'enfonca dans les bois. Il vit l'ombre d'un ours entre deux arbres, mais le temps qu'il se retourne, elle avait deja disparu. Carter souriait, il était chez lui.

Il arriva enfin dans une clairiere ou il se gara.

- A partir de maintenant, il faut marcher.

Il lui ouvrit la portiere et la fit descendre en la prenant dans ses bras, il la posea a terre tout en la couvrant de baisers... Puis, il fit volte face et s'enfonca dans l'épaisse forêt.
La marche dura environ une heure. Suivant un chemin escarpé qui parfois s'etait totalement éffacé du sol et épousait parfois un angle de 70 degrés.
Tout du long, Carter avait eu l'impression d'être suivit. Non pas par un homme, mais plutot pas un animal des plus imposants. Le terrain étant déformé par endroit, comme si on avait forcé le passage, il opta pour un ours ou un gryzzli. Il regardait de temps en temps par dessus son épaule pour voir si Augure suivait son rythme. Bientot, ils arrivèrent dans une autre clairiere, où une seule habitation défigurait le paysage. Une chaumiere de trois ou quattre pieces pas plus. La fumée qui s'échappait de la chéminée indiquait que quelqu'un était dedans.

- C'est ici, qu'il habite.